Le Musée Tairawhiti à Gisborne possède des collections importantes pour l’histoire de cette région en Nouvelle-Zélande. Les collections sont composées de céramiques, objets d’histoire sociale, arts et artisanats de tradition Maori, beaux arts, documents d’archives et photographies majoritairement issues de dons d’habitants de la ´region Poverty Bay.
C’est durant la campagne actuelle du déménagement et ré-organisation des magasins due à la construction d’un nouvel espace de stockage des oeuvres que le personnel du Musée a pris conscience de la nécessité d’entreprendre un traitement de restauration sur l’un des plus importants objets de leur collection.
La Bible restaurée ou « Pukapuka o te Kawenata Hou » c’est-à-dire le Nouveau Testament, a été publiée et imprimée à Londres en 1852, écrite en Te Reo Maori. Cet ouvrage a donc voyagé du Royaume-Uni vers la Nouvelle-Zélande, étant dans la possession de James Ralston Wyllie, qui le tenait de son père. Grâce à des notes manuscrites présentes sur les gardes supérieures, il est possible d’affirmer que le document a appartenu à la famille Wyllie, au moins durant trois générations successives, d’Ecosse à la Nouvelle-Zélande. Cette oeuvre est le symbole de la rencontre de deux cultures and de la propagation de la Chrétienté par le biais des Ecritures traduites. Cette Bible est un objet rare et unique, d’une importance culturelle évidente dans l’histoire de la famille Wyllie et donc l’histoire de Turanganui et Gisborne (la famille ayant été à l’origine de la création de la ville).
La Bible est un in-cuarto imprimé sur papier à pulpe de fabrication mécanique (pâte de bois) et relié dans un plein cuir marron.
Le document est en assez mauvais état général, la manipulation de l’ouvrage étant délicate. Le dos manque à 80% and le plat inférieur est détaché du corps d’ouvrage à cause de deux nerfs cassés dans le mors. Ceci a engendré la dégradation du papier des trois premiers cahiers et la rupture du fil de couture qui les liait au reste du corps d’ouvrage. Malgré ces dégradations structurelles, le papier est en assez bonne condition, fragilisé sur les bords par des plis et déchirures ponctuelles.
Le traitement de restauration s’est opéré au sein même du Musée, où le personnel m’a accueilli et arrangé les locaux afin d’installer un atelier de restauration.
Le principal défi de ce travail a été de rattacher le plat inférieur par la réparation et stabilization des deux nerfs rompus. Le papier des trois cahiers détachés a été restauré et renforcé afin de pouvoir recevoir de nouveau une couture en fond de cahier. Une fois la structure « interne » du document stabilisée, le dos a pu être recouvert avec une pièce de cuir comme à l’original.
Article du Musée sur la restauration
portfolio de la restauration de la Bible